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    Comme on se retrouve... (PV Pervenche)

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    Message  Olympe Maxime Lun 10 Nov - 23:20

    Olympe relisait pour la dixième fois le vélin frappé aux armes de la Chancellerie qu'elle avait reçu depuis une semaine. On l'informait poliment mais non sans fermeté que Pervenche Laggrave, première secrétaire au département de la Santé venait en personne superviser la campagne de vaccination obligatoire que l'infirmerie de l'Académie s'était engagée à réaliser sur ses élèves de deuxième et cinquième année.

    En soi, cette nouvelle ne la dérangeait pas outre mesure. L'Académie n'avait rien à cacher. L'équipe médicale composée de l'infirmière et du professeur de Médicomagie était tout à fait irréprochable et la qualité des soins prodigués à l'Académie on ne pouvait plus optimale. De plus, lorsqu'elle avait obtenu de la Chancellerie que la prise en charge des soins médicaux soient maintenus sur le site de l'Académie, elle s'était également engagée à se soumettre à des inspections régulières tous les deux ans, sans compter les campagnes extraordinaires décrétées par la Chancellerie qui nécessiteraient une visite de supervision supplémentaire. Cette année, l'éclabouille et la gnômignose étaient particulièrement virulentes et contagieuses et le ministre de la Santé avait ordonné une campagne de vaccination préventive d'envergure. Beauxbâtons avait du se résigner à y prendre part et, même si c'était peut-être une nouvelle occasion propice à ce que le gouvernement vienne fourrer son nez dans les affaires de l'Académie, Olympe n'avait pas hésiter à donner suite à cet ordre car après tout, il s'agissait de la santé de ses étudiants.

    Ce qui la consolait également, c'était de savoir que c'était Pervenche Laggrave qui allait superviser cette visite et être sa principale interlocutrice. Bien qu'elle ait tendance à se méfier de tout qui faisait partie de la Chancellerie comme des personnes étroites d'esprit, rétrogrades et potentiellement néfastes à l'Académie, la réputation de Pervenche Laggrave était telle qu'Olympe n'avait pas grand chose à craindre sur une potentielle volonté de nuire à l'Académie dans le chef de cette femme. Connue pour être d'une probité et d'une impartialité à toute épreuve, elle faisait également partie des politiciens les plus ouverts à une idée de reconnaissance d'une certaine forme de droits aux hybrides français. Même si elle pensait plutôt à une assemblée représentative parallèle (donc toujours ségrégationniste), il fallait dire que peu de gens osaient exprimer des solutions aussi osées et encore moins promettre d'en faire un argument de poids pour les prochaines désignations alors que toute la sphère politique fonctionnait plutôt à l'influence des hautes classes qu'à l'idéalisme universel. Olympe se demandait bien comment elle allait pouvoir trouver des appuis pour les prochaines élections. Pourtant cette attitude dangereuse forçait son admiration et elle reconnaissait bien volontiers et même en public que Pervenche Laggrave était une femme de cran comme il en existait peu et que l'État se porterait bien mieux si ne fut-ce que la moitié de la Chancellerie avait autant d'intégrité et de détermination qu'elle.

    De manière plus personnelle, Olympe comptait aussi beaucoup sur le fait que Pervenche Laggrave avait séjourné à Beauxbâtons en même temps qu'elle (quoiqu'à deux années d'écart) pour l'approcher de manière un peu moins formelle et défensive que n'importe quel autre rond de cuir de la Chancellerie. Bien que d'ordinaire, tout qui travaille à la Chancellerie soit autrefois passé par l'Académie, Olympe ne pouvait se targuer de les avoir personnellement connu. Il y en avait bien un ou deux qui l'avaient connue en tant qu'étudiante et quelques autres en tant que Professeur puis Directrice mais Pervenhe Laggrave, c'était un peu particulier. Elles avaient participé au même groupe d'étude lorsqu'elles étaient à l'Académie et Olympe avait régulièrement étudié avec Pervenche dans la bibliothèque. Elles avaient même toute deux fait partie d'un groupe de soutien aux élèves les plus faibles et s'étaient toujours montrées très cordiales l'une envers l'autre. Toutefois, leur coopération avait été de courte durée puisqu'elle avait du quitté l'Académie alors que Pervenche entamait seulement sa cinquième année et que cette dernières avait été diplômée un an avant qu'Olympe ne soit rappelée pour faire partie du corps professoral. Aussi, c'était avec une certaine curiosité qu'Olympe attendait de revoir sa "camarade".

    Elle en était là de ses réflexions lorsqu'elle entendit frapper à la porte. Elle replia la lettre et la glissa sous son sous-main tandis qu'elle intimait au visiteur d'entrer. L'Intendant entra par la porte entrouverte et annonça un peu pompeusement :


    - Madame la Première Secrétaire au département de la santé est ici et désire vous voir Madame la Directrice.

    Olympe se leva alors, lissant d'une main sa robe de soie lie-de-vin, et fit un geste d'ouverture vers la porte.

    - Mais oui, faites-la entrer.

    Et alors qu'elle entendait l'Intendant prier la secrétaire d'entrer, elle fit le tour de son bureau pour venir se présenter au devant de Pervenche. Olympe lui tendit sa large main d'un geste qui aurait pu paraître impérieux mais cette impression était uniquement du à sa large carrure qui ralentissait un peu tous ses gestes.

    - Madame Laggrave, je suis ravie de vous retrouver dans d'aussi flatteuses dispositions depuis toutes ses années. Soyez la bienvenue à Beauxbâtons.

    Si l'accueil pouvait sembler un rien théâtral et impérieux dans ce bureau surchargé de décors rococos, le ton n'en était pas moins tout à fais courtois et spontané. Olympe accueillait réellement sans prétention ni appréhension aucune.
    Invité
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    Message  Invité Mar 11 Nov - 19:29

    Le véhicule chargé de conduire Pervenche jusqu’à l’Académie de Beauxbâtons approchait de sa destination. Cette matinée d’automne était fraîche et ensoleillée. A l’intérieur, Pervenche, assise comme à l’accoutumée, le dos droit, le menton haut, les jambes parfaitement croisées, regardait par la vitre le paysage défiler, son esprit était absorbé par le travail qui l’amenait à l’Académie. A côté d’elle, un porte document rempli  de récents décrets, courriers, notes et documentation diverse. Respectant un emploi du temps strict, tout était prêt pour démarrer cette campagne de vaccination à l’Académie. Avant son départ, elle avait encore reçue une missive du Chancelier lui rappelant le cadre de cette mission extraordinaire où les mots « diplomatie » et « efficacité » y était répété plusieurs fois. Depuis son accession au pouvoir, Pervenche partageait une relation mitigée avec son ancien concurrent aux élections. Si son travail ne faisait l’objet d’aucune critique, les discussions autour des questions gouvernementales étaient plus animées, en particulier durant les Conseils.

    La brume de ses pensées se dissipa lorsque Pervenche reconnut les bâtiments de l'Académie de Beauxbâtons. S'il était difficile de le voir sur son visage, revoir l'Académie, près de 40 ans après l'avoir quittée, lui provoqua une vive émotion intérieure. Le véhicule ralentit pour permettre l'ouverture de la superbe grille d'entrée du domaine qui se stoppa au bout d’une allée devant l’entrée principale de l’Académie.

    Pervenche sortit du véhicule, vêtue d'un élégant manteau bleu, sa couleur fétiche, et son porte document sous le bras. Avant de sortir, respectant l’un de ses plus vieux réflexe, elle avait prit le soin de s’observer avec un œil critique dans un miroir pour s’assurer de son apparence impeccable, retirant quelques peluches ici et là, replaçant correctement son inséparable collier de perle et recoiffant quelques mèches rebelles de sa chevelure.

    A l’extérieur du véhicule, elle prit un moment pour admirer les façades de l'Académie. Tout était intact. L'intendant qui l'attendait sur les escaliers se présenta à elle et lui souhaita la bienvenue. Elle lui répondit de sa voix ferme et courtoise. Il l'invita à la suivre jusqu'au bureau de la Directrice. En traversant l'Académie, une foule de souvenirs oubliés enfouis depuis des années lui revint en tête pour elle qui avait l’habitude toujours regarder en avant, ces souvenirs vint balayer les tracas accumulés par la vie politique, ce retour à l'Académie lui procurait un étrange bien-être. Son pas rapide martelait le sol, elle se rappelait parfaitement du chemin à emprunter pour gagner le bureau du Directeur de l'Académie qui se trouvait en haut du grand escalier d'honneur. C'était l'un des derniers endroits de l'Académie qu'elle eut fréquentée à la fin de ses études, quand le Directeur de l'époque l'avait convoqué dans son bureau pour la féliciter de ses excellents résultats et l'orienter dans le choix de sa carrière professionnelle, il lui avait conseillé une carrière à la Chancellerie. Un conseil jusqu'à présent bien respecté.

    Par ailleurs, revoir Olympe, avec qui elle avait quelques souvenirs d’étude et qu’elle n’avait aperçue que rarement depuis plusieurs dizaines d’années, la réjouissait, à commencer par le fait que pour une fois, elle ne devait pas appréhender son interlocuteur, comme c’était coutumier en politique. Parvenue à une antichambre, l’intendant annonça l’arrivée de Pervenche auprès de la Directrice, que Pervenche reconnut, debout, dans l’ouverture de la porte et qui l’attendait pour la saluer avec toute l’officialité que lui imposait sa fonction. Pervenche, animée par la nostalgie, la salua à son tour avec un sourire chaleureux.

    - Bonjour Olympe. C'est un plaisir de te revoir, combien de temps cela fait maintenant … 30 ans que nous ne nous sommes pas revues ? Demanda Pervenche en lui serrant énergiquement la main.

    Elle balaya du regard le bureau de la Directrice où peu de choses avaient changé à part quelques éléments qui témoignaient d'une présence féminine, à commencer par le parfum qui flottait dans l'air.

    - Laisse-moi te féliciter en personne pour ta brillante ascension à la tête de l’Académie. Ajouta Pervenche en s’asseyant à l’invitation de la Directrice dans l’un des magnifiques fauteuils de la pièce face au bureau.

    - Malheureusement, ce ne sont pas les bonnes nouvelles qui me précèdent. Avec ces menaces d’épidémie, nous ne manquons pas de travail à la Chancellerie … En plus du reste. Déclara la Secrétaire d'Etat, en reprenant sa position assise habituelle et posant son manteau et son porte document sur ses genoux.
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    Message  Olympe Maxime Jeu 13 Nov - 0:08

    - Bonjour Olympe. C'est un plaisir de te revoir, combien de temps cela fait maintenant … trente ans que nous ne nous sommes pas revues ?

    Tout en rendant la poignée de main énergique de la Secrétaire d'État, Olympe masqua un imperceptible sentiment de surprise. Alors comme ça Pervenche choisissait d'emblée la familiarité et le tutoiement. Olympe ne se pensait pas si proche de cette femme et soupçonna un possible stratagème pour endormir sa vigilance. Elle fut cependant sensible à cette marque de familiarité, peut-être même de confiance ou de franchise. De plus, la réputation intégrité de Pervenche incitait Olympe à prendre ce tutoiement sous les meilleurs auspices. Pervenche traitait d'égale à égale et elle aimait ça. Aussi, décida-t-elle de lui répondre sur le même ton.

    - En réalité nous sommes plus près des quarante ans sans nous être vues que des trente.

    Elle leva légèrement les yeux aux ciel accompagnant ce geste d'un petit sourire impliquant un "ça ne nous rajeunit pas tout ça!". Pervenche continua sur le ton des compliments tandis qu'Olympe lui faisait signe de s'asseoir dans un des dux fauteuils de bois doré tendu de soierie bleu ciel.

    - Laisse-moi te féliciter en personne pour ta brillante ascension à la tête de l’Académie.

    - Mais je dois moi aussi te féliciter pour ta position. Une carrière politique comme la tienne est tout à fait honorable d'autant plus quand on est une femme, qu'on est sang-mêlé et qu'on a le courage de ses opinions. Tu m'excuseras de ne pas m'asseoir à côté de toi, poursuivit-elle tandis qu'elle revenait s'asseoir à sa place de l'autre côté du bureau, ce n'est pas que je me pique de jouer à la grande directrice mais simplement que le fauteuil de mon bureau est le seul de cette pièce qui soit taillé à mes dimensions. Je ne te demanderai pas non plus quel bon vent t'amène, la lettre que j'ai reçue il y a une semaine était suffisamment claire à ce sujet.

    Pervenche hocha la tête.

    - Oui, malheureusement, ce ne sont pas les bonnes nouvelles qui me précèdent. Avec ces menaces d’épidémie, nous ne manquons pas de travail à la Chancellerie … En plus du reste.

    - Mais nous sommes tout à fait disposés à faire le nécessaire pour qu'une épidémie ne se déclenche pas à l'Académie.

    Soudain, sans que cela semble troubler la directrice le moins du monde, un petit elfe de maison habillé d'une large serviette de table blanche ornée du monogramme bleu de l'Académie arriva d'un petit passage secret dissimulé derrière le canapé qui occupait l'alcôve au fond de la pièce et vint s'incliner devant la Secrétaire d'État.

    - Ah oui, marmonna Olympe. Peut-il te débarrasser? Nous avons un service de maison toujours à toute épreuve comme tu peux le constater.
    Invité
    Anonymous

    Message  Invité Dim 16 Nov - 22:16

    - Les années passent … L'important est de les avoir bien occupées ! S’exclama Pervenche d’une voix ferme en hochant la tête d’un air décidé. Une réflexion qui lui ressemblait bien, elle, qui n’était pas du genre à regarder en arrière et qui détestait perdre son temps.

    - Chacune sa place. Répondit Pervenche en souriant suite à la remarque de la Directrice qui se justifiait de ne pas s’asseoir à ses côtés. Pervenche craignait un sentiment de méfiance de la part de la Directrice de l’Académie. Elle était au fait des relations tendues entre la Chancellerie et l’Académie. La politique du Chancelier actuel alimentait beaucoup cette tension et la mission spéciale de la Première Secrétaire de la Santé auprès de l’Académie n’était exempte de quelques objectifs diplomatiques.

    Un elfe de maison vint saluer avec déférence la Secrétaire d’Etat, à qui elle confia son manteau dont la créature prit grand soin. Pervenche garda avec elle son porte document pour lui permettre de travailler et avant que l’elfe ne s’éloigne, elle lui demanda avec politesse que lui soit servie une tasse de thé.

    - J’ai l’impression que rien n’a changé à l’Académie depuis toutes ces années. Confia Pervenche en regardant à nouveau autour d’elle. La dernière fois que je suis venue dans ce bureau, c’était pour rencontrer le Directeur qui m’avait alors conseillé d’entrer à la Chancellerie. Se souvint-elle avec un léger sourire amusé.

    Revenant à l’objet de sa visite, elle prit ensuite un air beaucoup plus sérieux. Elle prit son porte document sur lequel figuraient les armes de la Chancellerie pour en sortir quelques documents, une paire de lunettes ainsi qu’un précieux porte-plume qu’elle affectionnait. Elle mit ses lunettes pour parcourir les différents documents, ce geste particulier était bien connu de ses collaborateurs à la Chancellerie, qui signifiait « au travail ! ». Parmi ces documents, on pouvait y retrouver quelques communiqués officiels de la Chancellerie ainsi que la réglementation concernant la campagne de vaccination. L’une des feuilles les moins noircies concernaient les informations à propos de l’Académie, connues par la Chancellerie, c’est-à-dire peu.

    - Nous avons tout lieu de croire que les menaces d’épidémie sont très sérieuses, c’est pourquoi la Chancellerie m’envoie superviser  les campagnes de vaccination parmi plusieurs institutions publiques. Nous tenons à montrer que nous suivons de près les événements et que la Chancellerie y prête une attention particulière, afin d’éviter un phénomène de psychose parmi la population.

    Elle consulta ensuite un agenda en cuir bleu comportant ses initiales en lettre d’or. Sur les pages de l’agenda, diverses notes écrites soigneusement s’animaient et voyageaient d’une page à l’autre.

    - D’après nos estimations, la campagne de vaccination devrait s’étendre sur une période minimale d’une semaine. Certaines mesures ont-elles déjà été prises quant à la préparation de la campagne de vaccination ?

    Son ton devint encore plus sérieux pour aborder un point plus délicat.

    - Malgré de nombreuses réticences, les Parlementaires ont autorisé ma proposition de mettre en place une commission spéciale, certains médicomages restent convaincus que les « demi-sang » comme les individus de  sang-mêlé ou hybrides seraient plus vulnérables aux maladies. Mon avis à ce sujet reste très sceptique. C’est pourquoi j’ai demandé la création d’une commission. Pervenche marqua une pause, elle se redressa, les mains jointes sur les documents devant elle en fixant la Directrice par-dessus ses lunettes. Pour mener à bien les travaux de la commission qui sont d’une importance capitable, nous souhaiterions sélectionner certains sujets. Je souhaiterais pouvoir compter sur l’appui et la collaboration de l’Académie dans cette démarche.
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    Message  Olympe Maxime Lun 17 Nov - 22:48

    Olympe regarda Pervenche demander une tasse de thé un peu comme elle l'aurait fait dans un restaurant. Elle trouva le procédé un peu cavalier compte tenu qu'elle n'avait en rien attendu de se voir offrir un breuvage. Le petit elfe visiblement surpris par la demande, jeta un oeil vers la directrice qui hocha la tête dans un signe d'assentiment. Il aurait été inutile de froisser la secrétaire d'État pour une telle broutille. L'elfe s'inclina et repartit aussi discrètement qu'il était venu. Pervenche sembla cependant ne pas remarquer l'hésitation qu'avait suscité sa demande. Chaussant une paire de lunettes sur le bout de son long nez, elle ouvrit son porte document et en sorti quelques papiers qu'elle se mit à parcourir des yeux tout en parlant à la Directrice par dessus ses feuilles.

    - Nous avons tout lieu de croire que les menaces d’épidémie sont très sérieuses, c’est pourquoi la Chancellerie m’envoie superviser  les campagnes de vaccination parmi plusieurs institutions publiques. Nous tenons à montrer que nous suivons de près les événements et que la Chancellerie y prête une attention particulière, afin d’éviter un phénomène de psychose parmi la population. D’après nos estimations, la campagne de vaccination devrait s’étendre sur une période minimale d’une semaine. Certaines mesures ont-elles déjà été prises quant à la préparation de la campagne de vaccination ?

    Olympe comprit mieux la réputation de bourreau de travail qu'avait Pervenche dans le milieu de la politique. À peine était-elle sur les lieux qu'elle se mettait déjà à bosser et ce à même ses genoux. Olympe en prit son parti et lui répondit calmement :

    - Oui, nous avons annoncé la tenue de cette campagne à tous les élèves des années concernées. L'infirmière et le professeur de médicomagie ont préparé l'infirmerie pour que les vaccinations se déroulent au mieux. Nous avons également préparé un plan de répartition des élèves par année et armoirie fin de ne pas les soustraire trop longtemps à leurs cours.

    Pervenche hocha la tête d'un air entendu et plutôt satisfait. Elle prit alors un ton plus grave pour poursuivre.

    - Malgré de nombreuses réticences, les Parlementaires ont autorisé ma proposition de mettre en place une commission spéciale, certains médicomages restent convaincus que les « demi-sang » comme les individus de  sang-mêlé ou hybrides seraient plus vulnérables aux maladies.

    Olympe jeta les yeux au ciel avec un petit soufflement d'exaspération. Encore un bel exemple de l'obscurantisme du gouvernement! Pervenche s'exprima heureusement de son avis.

    - Mon avis à ce sujet reste très sceptique. C’est pourquoi j’ai demandé la création d’une commission. Pour mener à bien les travaux de la commission qui sont d’une importance capitale, nous souhaiterions sélectionner certains sujets.

    Olympe haussa un sourcil. Elle redoutait de comprendre où la secrétaire d'État voulait en venir.

    - Je souhaiterais pouvoir compter sur l’appui et la collaboration de l’Académie dans cette démarche.

    Olympe se rassit au fond de son fauteuil avec un petit soupir. Elle prit quelques instants de réflexion avant de répondre :

    - Cette situation m'ennuie beaucoup. Non pas que je réprouve ta volonté de démontrer l'infondé des allégations de la Chancellerie par la création de ta commission mais ce qui m'ennuie c'est d'y mêler mes étudiants et de devoir donner à certains le rôle de véritables cobayes. N'y aurait-il pas moyen de dresser cette commission avec des adultes qui se présenteraient sur base de volontariat? Tu n'imagines pas la paperasse que ça représenterait d'organiser ça ici avec tous les accords parentaux qu'il faudrait demander.
    Invité
    Anonymous

    Message  Invité Dim 11 Jan - 0:21

    Pervenche s'attendait à ce genre de réaction de la part de la Directrice quand elle demanda une tasse de thé mais ayant été longtemps Secrétaire d'Etat aux Affaires Internationales, elle savait le genre d'écart protocolaire qu'elle pouvait se permettre. Elle n'y prêta donc que peu d'attention et poursuivit en continuant à consulter les différents documents officiels sous ses yeux.

    - Je souhaiterais rencontrer au plus vite l'Infirmière et le Professeur de Médicomagie pour m'entretenir avec elles à propos des détails de la campagne de vaccination. Mes collaborateurs à la Chancellerie m'ont encore confirmé avant de partir que le matériel nécessaire sera livré dans l'après-midi par véhicule. J'en ai déjà informé la personne qui m'a accueilli à l'entrée de l'Académie. Ajouta-t-elle rapidement.

    - Les délais pour réaliser la campagne a été accéléré. Comme tu le sais certainement, le Chancelier a beaucoup insisté pour que la France magique accueille la Fédération Internationale des Sorciers et une épidémie parmi les populations ne serait donc pas favorable à cet événement d'importance. Je confirme donc le souhait du Chancelier de commencer la campagne dès demain.

    La Directrice insista sur la nécessité de perturber le moins possible le planning des cours des élèves. Pervenche leva sa main pour réagir.

    - Les personnes vaccinés devront rester en observation un moment. Des effets secondaires légers mais dérangeants ont été observés chez certaines personnes vaccinées, rien de grave. Les effets se déclarent dans l'heure qui suivent la vaccination. Dans le pire des cas, les élèves seront indisposés le reste de la journée seulement.

    Pervenche marqua une pause avant de poursuivre. Tout au long de la conversation, les paroles de Pervenche se faisait sur un ton respectueux mais au rythme rapide. Son agenda était chargé et préférait aller droit au but tout en sélectionnant soigneusement ses termes pour ménager la Directrice, bien au courant des relations tendues qu'elle partageait avec la Chancellerie. Le Chancelier avait insisté à plusieurs reprises que sa présence à l'Académie n'était pas exempte de motivations diplomatiques.

    Au fur et à mesure des discussions, Pervenche annotait et raturait certaines notes qu'elle avait préparées. Elle déplaçait son porte plume d'une sèchement sur le parchemin ce qui ne la dispensait d'une belle écriture. Les éléments de son bracelet en or produisait un bruit particulier chaque fois qu'elle agitait son poignet pour écrire.

    -  Pourrais-je prendre connaissance du plan qui a été convenu pour la répartition des élèves ? Demanda t-elle poliment à la Directrice. En prenant le document tendu par la Directrice, Pervenche partagea sa volonté d'être présentée aux élèves de l'Académie au moment qui conviendrait le mieux dans leur journée.

    Avant que la Directrice n'expose son avis à propos de la participation des élèves à la commission, Pervenche regarda un instant la petite montre à son poignet, il s'agissait d'un réflexe nerveux qu'elle avait toujours en travaillant. Quand la Directrice se montra réticente à l'idée de sélectionner quelques élèves pour la commission de Pervenche, la Secrétaire d'Etat comprit immédiatement la prudence de la Directrice. Elle regrettait de constater le nombre important de personnes réticentes susceptible d'aider pour combattre certaines vérités établies depuis trop longtemps. Elle masqua sa surprise derrière des propos plus officiels. Elle avait cru voir en Olympe, notamment de par son expérience personnelle, une alliée dans cette démarche.

    - Je comprends bien ta position en tant que Directrice de l'Académie. La Chancellerie se serait bien entendu occuper du volet administratif pour que ceci se déroule dans la plus stricte organisation mais je ne veux pas te mettre dans une position compromettante malgré les attentes de cette commission. Elle répondit ensuite à la proposition d'Olympe. Nous avons naturellement déjà sélectionné plusieurs sujets adultes mais je tenais à étendre le profil des participants parmi les enfants et les adolescents. Je tiens à ce que la commission n'omettent aucun détail qui pourrait être utilisé par certains détracteurs.
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