Un mètre soixante-dix d'élégance, aux mouvements toujours calculés, rien que son apparence montre qu'il appartient à une famille de sorciers aisée. Des vêtements toujours taillés au centimètre près, une alliance même de la sobriété au chic, une silhouette élancée plutôt fine, Pacôme est d'une beauté rare et spéciale. Malgré des oreilles quasi en pointes qui rappelleraient celles des elfes de maison, on ne peut que contempler la limpidité de ses yeux bleu givre jaillissant de sa peau blême qui défient  la noirceur de ses cheveux courts rebelles ou soigneusement travaillés. Son air sérieux et arrogant au premier regard ternit l'image qu'on peut se faire de lui, sans oublier la cigarette moldue qu'il ne lâche pas de ses lèvres dans les rues. Pourtant s'il vous adresse quelques mots, une voix doucement rauque vous accueillera dans son monde empli de gentillesse et d'humilité. Malgré sa bonté, ce n'est que lorsqu'il voudra bien vous avouer ses sentiments que son visage figé changera pour devenir celui d'un chiot désireux de tendresses, prêt à partager de simples petits bonheurs de la vie comme le jardinage, cuisiner ou lire.

Passé maître dans l'art de la fine provocation, notamment dans ses petites notes mordantes anonymes publiées dans Medeaphaedris, une revue sorcière féministe, pro-hybride et pro-moldu, Pacôme sait parfaitement maîtriser ses émotions, capacité acquise depuis ses années d'études à l'école de magie Mahoutokoro, au Japon. De nature sérieuse, sa passion pour la cuisine et toutes sortes de préparations à mélanges, magiques ou non, l'isole souvent des autres. Pourtant sa générosité reste un point important de sa personnalité puisqu'il offre volontiers des plats à des associations caritatives, toute communauté confondue. Sa renommée auprès des apothicaires lui vaut aussi des salons privés où il vend le résultat de son talent de maître des potions. Au même titre que cette dernière passion, les livres tiennent une place de choix chez Pacôme. Il a d'ailleurs choisi d'en faire son métier : libraire, du moins jusqu'à ce qu'il postule pour Beauxbâtons en tant que bibliothécaire. Très impliqué dans ses petits plaisirs, comme il les considère, son lit ne l'accueille donc que trois à cinq heure par jour et chaque matin, l'aube tient son attention avant qu'il ne rejoigne son jardin, qu'il cultive lui-même, son travail ou son laboratoire. Avec toutes ses occupations, Pacôme n'a que deux amies qu'il voit rarement. La solitude peut donc lui peser parfois mais il sait se contenter. Féru de dragons, il possède une quantité étonnante de grimoires sur ces créatures puissantes, notamment sur leurs langages qu'il apprend depuis ses études grâce à l'option japonaise Études des Draconiques. Ainsi, Pacôme sera toujours occupé et il ne laisse aucune place à ses sentiments vis à vis d'autrui ; ne parlons même pas d'amour, jamais ne l'a-t-il connu. Quant à l'actuel politique française, officiellement, il ne  montre aucune sympathie envers un camp et préfère critiquer leur absurdité et leur surdité face à chacun, bien qu'il soit plus en faveur des droits hybrides aux même titres que les femmes sorcières ou autres minorités.

C'est lors d'une nuit fraîche d'automne, le 9 décembre 1985, que la grande aventure de la vie commence pour lui. La grossesse de Mme Rosenstiehl avait été sans aucune complication de la sorte malgré les premières nausées. Et pourtant, l'accouchement annonça à M. Rosenstiehl une nouvelle des plus frappante. Seul le bébé avait survécu, les médecins avaient réussi à temps à faire sortir le petit corps du garçon qui avait tué sa mère, Jeanne. Benoît Rosenstiehl ne dit mot, ne pleura guère et abandonna son fils à son propre sort au creux d'un berceau de la maternité. Dans la haine et le chagrin, ainsi naquit l'enfant. Un orphelinat moldu l’accueillit alors jusqu'à la découverte de sa magie, à cinq ans. Enfant plutôt turbulent, sa colère usait de la magie pour briser vitres, verres, porcelaines et assiettes au grand désarroi des femmes qui s'occupait de lui et de ses camarades. Le Département de Contrôle des Abus Magiques prit la décision d'entrer en action face aux dégâts occasionnés par le gamin-qui-n'avait-pas-de-prénom avant qu'il n'y ait de gros blessés.

Alors, on décida d'envoyer des oubliators pour aller quérir le garçon et le mettre en les mains d'un orphelinat magique. Un volontaire se présenta, Melchior d'Ackley, renommé pour son expertise mémorielle (occlumens, legilimens et chercheur sur le sortilège d'amnésie) et sa provenance d'une bonne famille française, prêt à remplir son rôle au grand étonnement de ses collègues. En effet, cet ordre de mission était bien loin d'être aussi capital que ceux dont il avait l'habitude. Pourtant, personne ne contredit sa bonne volonté. Quelle fut leur surprise lorsqu'ils découvrirent sa lettre de démission sur son bureau après trois jours sans nouvelles ! Melchior d'Ackley avait tout simplement disparu du territoire français pour rejoindre son amante méconnue vivant au Japon, ou plutôt  l'Empire Kami, actuel état magique nippon. Les d'Ackley eurent bientôt vent des nouvelles de sa démission, sa prise en charge d'un né-moldu et de son mariage avec une hybride et le renia pour ses actions en contradiction avec l'image ancestrale familiale et avec l'autorité de la Chancellerie magique de France, ce dont il ne fit guère attention.

Marié à Jinba no Haneko, ou simplement Haneko, une harpie, Melchior choisit le prénom de cet enfant qu'il avait tant désiré avec sa femme et l'appela Pacôme Melchior Yamiko Mathis d'Ackley. Dès lors, le petit garçon fut choyé et éduqué par ses parents adoptifs, chacun lui apprenant des choses qui le détermineront à jamais notamment le goût de la faune et flore, de la cuisine et de l'apprentissage des langues. D'un naturel doué pour la magie, Pacôme se mit vers ses 7 ans à apprendre les techniques pour devenir animagus et maîtriser le charme du patronus inculqué par son père. Tout sorcier japonais s'évertue de suivre cette même route dès son plus jeune âge pour pouvoir entrer dans un clan magique à Mahoutokoro et ne pas à rester dans le treizième clan car regroupant tout ceux qui ne maîtrisent pas le patronus ou la transformation animale et donc considéré comme le moins prestigieux parmi la société sorcière japonaise. Ce n'est qu'à la fin de sa première année, deux ans plus tard, qu'il pourra acquérir sa transformation en chardonneret élégant et non pas son patronus, rejoignant ainsi l'un des treize clans sorciers nippons, le Clan du Chant de la plume de feu (traduction littérale) éternel adversaire du Clan de la Couronne d'écailles sylvestres (traduction littérale). Déjà remarqué par son jeune exploit de métamorphose, le génie du petit sorcier prendra son essor dans l’Étude draconique (cours sur les langues des dragons et leur façon de vivre – matière uniquement enseignée au Japon), les potions et la botanique où il excelle en tant que major de promotion à chaque année. D'ailleurs, il remportera le Championnat Académique International de Potions Magiques en 2002, qui s'est déroulé dans le Jardin du Boutefeu vert à Suzhou en Chine, ce dont ses parents adoptifs seront très fier, surtout sa mère qui l'aidait dans ses travaux de botanique.

À la sortie de Mahoutokoro, Pacôme resta jusqu'à ses vingt ans auprès de son clan en travaillant comme apothicaire de renommé mais ayant récemment appris son adoption, il désirait connaître ses parents biologiques. Il déménagea en France, à Fontainebleau, avec quelques problèmes  administratifs puisque n'étant pas reconnu légitimement comme un d'Ackley. Grâce à l'aide de  Salomé d'Ackley, alliée, enfant de Mathis d'Ackley au même titre que Melchior d'Ackley et tante du célèbre vendeur de baguette magique Joachim d'Ackley, il put officialiser son appartenance à la riche famille française, ne pouvant toutefois revendiquer la fortune familiale ni ses privilèges. Ce dont Pacôme ignora, sachant à l'avance qu'on ne l'accepterait pas en tant que né moldu, prévenu par son père adoptif. Quelques temps après, ses recherches sur sa famille biologique le menèrent à Strasbourg où il rencontra son père. S'être lié à Benoît Rosenstiehl marqua un tournant dans sa vie, partageant une passion similaire : les livres. Le jeune sorcier travailla comme libraire avec son père, sans que celui-ci le sache, pendant près de sept ans tout en continuant de fabriquer des potions pour une droguerie française, la Panacée Généreuse. Ce n'est qu'après la mort du cancer de poumon de son père biologique que Pacôme reprit un véritable contact avec le monde magique en tant que libraire de l'Ancre-Page dans la ville magique de Dieppe. Jamais il ne montra son chagrin, dont il ne se permet de la divulguer qu'à de rares privilégiés et seulement en quelques mots.

Certes, Pacôme ne s'épanche pas en sentiment. Sauf peut-être dans ses écrits. Grâce au temps investi dans sa lecture de livres, grimoires et journaux quotidiens, Pacôme se permet une petite fantaisie dans sa vie organisée lorsqu'il rédige de petites notes anonymes dans le Medeaphaedris, revue hebdomadaire engagée et indépendante essentiellement composée par des sorcières cachées sous un pseudonyme pour ne pas être au prise avec la justice. Comment en est-il venu à se vendre à cette cause ? Le sentiment d'injustice général envers les minorités ne l'enchante guère. Et quoiqu'il en pense lui même, beaucoup de femmes tournent autour de lui, ce qui l'a beaucoup aidé pour connaître Médée et Phèdre (leur pseudonyme représentant deux sorcières importantes dans l'Antiquité), deux jeunes sorcières à peine sortie de Beauxbâtons qui se battent pour contrer l'injustice en toute subtilité. Elles étaient d'influentes clientes de sa librairie à Dieppe et le rencontrèrent après une longue réunion privée sur l'histoire des hybrides en France – pour ne pas dire qu'il s'agissait d'un débat. Depuis, ils entretiennent une correspondance et permettent ainsi à Pacôme une petit place dans leur journal, avec des notes anonymes satiriques et caricaturales.

Bien qu'il gagnait bien sa vie, en accumulant deux travaux quand même, Pacôme décida très récemment de prendre en main la Bibliothèque de Beauxbâtons, connue de par le monde quand étant l'une des plus importantes en matière de magie. Désirant entreprendre une nouvelle expérience de vie, il se risqua à démissionner de la Droguerie la Panacée Généreuse, sachant qu'il continuerait de concocter des potions comme passe-temps, et de la Libraire de l'Ancre-Page qu'il laissa à l'une des fondatrices de Medeaphaedris et une de ses deux seules amies, Diane de Ronceval (Médée). Son but précis dans sa candidature à Beauxbâtons serait de rassembler de nouveaux grimoires dans l'école française afin de garantir un renouveau dans l'éducation des jeunes sorciers, ce dont la directrice accepta avec grande joie après un court entretient concis au vue du manque de personnel de l'académie.