Les samedis fleuris ○ [PV Alexander]
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Date d'inscription : 12/12/2015
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Antinéa R. Noble-Val
Antinéa R. Noble-Val Dim 20 Déc - 19:31
Un pantalon brun abîmé rentré dans des bottes en peau de dragon que le temps et les longues marches avaient usées, une chemise grise, épaisse et trop grande de deux ou trois tailles puis encore sa longue tresse négligée de cheveux blonds totalement désordonnée, Antinéa Noble-Val donnait à voir un étrange spectacle. Elle avait cependant abandonné tout espoir de paraître propre et féminine quand elle avait décidé de dédier sa vie aux plantes magiques et plus encore depuis qu'elle s'était retirée dans les serres de Beaûxbatons pour mener sa vie d'ermite. Parce qu'en toute honnêteté c'était la réalité actuelle de sa vie, retirée de tout et à l’abri des discussion qu'elle avait eût l'ambition de fuir pendant toute sa vie. Pas qu'elle s'en plaignait, tout le contraire. Les cours avaient débuté depuis une semaine seulement et la jeune femme était déjà désespérée. Elle était généralement un bon professeur mais ce qu'elle détestait dans les vacances c'est qu'elle avaient la faculté de désemplir totalement les cerveaux des élèves et il recommençaient dès leur retour à refaire les erreurs qu'elle pensait avoir corrigées l'année précédente.
Par ailleurs, Antinéa aimait profiter du silence des serres dont elle avait la responsabilité, elle aimait parcourir les allées qui les composaient et poser ses yeux sur les spécimens qui s'y épanouissaient , prendre soin de celles qui le nécessitaient et Merlin savait que certaines des plantes qui fleurissaient à Beauxbâton demandaient une attention accrue et continue. Même de nuit à certaine saisons et lorsque le temps des récoltes venait. Elle avait toujours apprécié le silence et ce depuis l'enfance et quand elle regardait certaines de ses protégées elle se demandait si , dans une moindre mesure , la passion de son père pour les créatures dangereuse n'avait pas impacté sa vie. Comme elle nourrissait les arbustes auto-fertilisant avec une biche attrapée pour l'occasion elle décida qu'elle devait s'occuper rapidement des derniers crissec parasités si elle ne voulait pas briller pour son manque de ponctualité pour la seconde fois en moins d'une semaine.
Elle avait cru tomber des nues quand le mercredi précédent au cours du repas du soir, le nouveau professeur de potion s'était adressé à elle. Antinéa avait choisis de s’asseoir proche de l’antipathique professeur de vol pour éviter toute interaction sociale et si il y avait une chose pour laquelle la jeune femme appréciait secrètement son collègue hybride c'était encore pour le mur de colère qui brandissait comme un bouclier fasse au monde. Il n'était pas le genre à engager la conversation et elle non plus, le repas serait donc calme. C'était ce qu'elle avait cru en tout cas. Alexander Lescaudey avait mit un terme définitif à son utopie en la prenant directement à parti. Pour une raison qui transpirait d'une telle logique qu'elle n'avait pas pu faire autrement que d'accéder à sa requête.
Alexander Lescaudey voulait visiter les serres pour prendre connaissances des plantes qui y poussaient.
Alexander Lescaudey était professeur de potion à cette école et il était manifeste qu'il aurait à réclamer plantes et essences.
Alexander Lescaudey avait légitimement le droit de mettre les pieds dans cet espace qu'elle chérissait et elle avait répondu du tac au tac qu'elle les lui ferai parcourir le samedi suivant à dix heures tapantes.
Quelle drôle d'idée elle avait eût.
Elle avait passé tout le reste de la semaine à se demander quel genre de parcours dans les huit serres qu'elle avait à sa charge elle pouvait organiser pour pouvoir passer le plus rapidement possible, parler le moins qu'elle pouvait sans avoir l'air profondément désagréable pour autant. Son côté superficiel aurait souffert de jouir tout à coup d'une mauvaise réputation. Elle qui avait toujours été la fille que personne ne déteste mais que personne n'apprécie foncièrement non-plus. Est-ce que les autres avait une idée du travail qu'elle fournissait pour maintenir à leurs yeux cette image d'une grande neutralité ? Certainement pas.
Quand dix-heures moins dix étaient arrivées elle n'avait toujours pas la moindre idée de la manière dont elle allait pouvoir présenter la situation à son nouveau collègue. Elle regretta d'avoir jamais pris de cours de sociabilité et elle essuya nerveusement un peu de boue mêlée de sang qui collait à sa joue avec la manche de sa chemise. Est-ce qu'elle devait commencer par les serres les plus exotiques ou au contraire par les plus habituelles ? Présenter en priorité les plantes qui servaient dans un plus grand nombre de potions et finir par celles dont on ne connaissait pas d'utilisation actuellement ? Est-ce qu'il ne pouvait pas arriver en retard lui, pour lui permettre de réfléchir à la question encore un moment ? Elle n'était définitivement pas prête.
Pourtant c'était avec un calme olympien qu'elle était sorti pour l’accueillir devant les serres à dix heures moins deux minutes. Il était hors de question qu'elle laisse voir quiconque à quel point elle était troublée. Elle ne se souvenait pas que le précédent professeur ne soit jamais venu visiter les serres. En tout cas ne l'avait-il pas fait pendant sa prise de fonctions.
Tout était à sa place ?
« – Monsieur Lescaudey. Comment allez-vous ? Je suis navrée de ne pas vous laisser profiter un peu plus de votre première matinée de repos dans le château, mais c'est à cette heure ci que la plupart de mes pensionnaires sont actif. »
Le filet du diable allait se tenir tranquille, n'est-ce pas ?
Elle pria Merlin in Petto avant d'inviter d'un signe de tête son collègue à la suivre dans la serre principale.
Par ailleurs, Antinéa aimait profiter du silence des serres dont elle avait la responsabilité, elle aimait parcourir les allées qui les composaient et poser ses yeux sur les spécimens qui s'y épanouissaient , prendre soin de celles qui le nécessitaient et Merlin savait que certaines des plantes qui fleurissaient à Beauxbâton demandaient une attention accrue et continue. Même de nuit à certaine saisons et lorsque le temps des récoltes venait. Elle avait toujours apprécié le silence et ce depuis l'enfance et quand elle regardait certaines de ses protégées elle se demandait si , dans une moindre mesure , la passion de son père pour les créatures dangereuse n'avait pas impacté sa vie. Comme elle nourrissait les arbustes auto-fertilisant avec une biche attrapée pour l'occasion elle décida qu'elle devait s'occuper rapidement des derniers crissec parasités si elle ne voulait pas briller pour son manque de ponctualité pour la seconde fois en moins d'une semaine.
Elle avait cru tomber des nues quand le mercredi précédent au cours du repas du soir, le nouveau professeur de potion s'était adressé à elle. Antinéa avait choisis de s’asseoir proche de l’antipathique professeur de vol pour éviter toute interaction sociale et si il y avait une chose pour laquelle la jeune femme appréciait secrètement son collègue hybride c'était encore pour le mur de colère qui brandissait comme un bouclier fasse au monde. Il n'était pas le genre à engager la conversation et elle non plus, le repas serait donc calme. C'était ce qu'elle avait cru en tout cas. Alexander Lescaudey avait mit un terme définitif à son utopie en la prenant directement à parti. Pour une raison qui transpirait d'une telle logique qu'elle n'avait pas pu faire autrement que d'accéder à sa requête.
Alexander Lescaudey voulait visiter les serres pour prendre connaissances des plantes qui y poussaient.
Alexander Lescaudey était professeur de potion à cette école et il était manifeste qu'il aurait à réclamer plantes et essences.
Alexander Lescaudey avait légitimement le droit de mettre les pieds dans cet espace qu'elle chérissait et elle avait répondu du tac au tac qu'elle les lui ferai parcourir le samedi suivant à dix heures tapantes.
Quelle drôle d'idée elle avait eût.
Elle avait passé tout le reste de la semaine à se demander quel genre de parcours dans les huit serres qu'elle avait à sa charge elle pouvait organiser pour pouvoir passer le plus rapidement possible, parler le moins qu'elle pouvait sans avoir l'air profondément désagréable pour autant. Son côté superficiel aurait souffert de jouir tout à coup d'une mauvaise réputation. Elle qui avait toujours été la fille que personne ne déteste mais que personne n'apprécie foncièrement non-plus. Est-ce que les autres avait une idée du travail qu'elle fournissait pour maintenir à leurs yeux cette image d'une grande neutralité ? Certainement pas.
Quand dix-heures moins dix étaient arrivées elle n'avait toujours pas la moindre idée de la manière dont elle allait pouvoir présenter la situation à son nouveau collègue. Elle regretta d'avoir jamais pris de cours de sociabilité et elle essuya nerveusement un peu de boue mêlée de sang qui collait à sa joue avec la manche de sa chemise. Est-ce qu'elle devait commencer par les serres les plus exotiques ou au contraire par les plus habituelles ? Présenter en priorité les plantes qui servaient dans un plus grand nombre de potions et finir par celles dont on ne connaissait pas d'utilisation actuellement ? Est-ce qu'il ne pouvait pas arriver en retard lui, pour lui permettre de réfléchir à la question encore un moment ? Elle n'était définitivement pas prête.
Pourtant c'était avec un calme olympien qu'elle était sorti pour l’accueillir devant les serres à dix heures moins deux minutes. Il était hors de question qu'elle laisse voir quiconque à quel point elle était troublée. Elle ne se souvenait pas que le précédent professeur ne soit jamais venu visiter les serres. En tout cas ne l'avait-il pas fait pendant sa prise de fonctions.
Tout était à sa place ?
« – Monsieur Lescaudey. Comment allez-vous ? Je suis navrée de ne pas vous laisser profiter un peu plus de votre première matinée de repos dans le château, mais c'est à cette heure ci que la plupart de mes pensionnaires sont actif. »
Le filet du diable allait se tenir tranquille, n'est-ce pas ?
Elle pria Merlin in Petto avant d'inviter d'un signe de tête son collègue à la suivre dans la serre principale.
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Alexander Lescaudey
Alexander Lescaudey Mar 22 Déc - 23:53
Pantalon noir, bottes noires, chemise beige légère mais résistante, besace avec le matériel pour prendre des notes, cheveux… Bah cheveux pas vraiment coiffés. Alex se regardait dans le miroir en pied de sa chambre. Il entreprit de peigner un peu tout ça. *Se coiffer un samedi, mais on aurait tout vu* pensa-t-il négligemment en réprimant un sourire à son propre reflet. Enfin, maintenant qu’il était professeur, il avait des obligations quant à sa présentation. Enfin des obligations qu’il s’imposait lui-même, parce que personne ne l’avait repris sur sa façon de s’habiller. C’était certain que lorsqu’il était au Cambodge ou au Laos, les pieds dans les plantations le matin, dans les chaudrons l’après-midi, les règles de bienséance étaient très différentes. Heureusement pour lui, les conférences, les livres, l’avaient remis en selle depuis un moment sur ses interactions auprès des occidentaux. Il rangea sa baguette dans un étui en cuir retourné à sa ceinture. Comme de nombreux sorciers, il ne s’en séparait jamais, on ne savait pas ce qui pouvait arriver dehors. Le monde magique pouvait être à la fois magnifique et dangereux, c’était d’autant plus vrai quand on allait du côté des serres. Il avait en effet demandé plus tôt dans la semaine - après avoir longuement posé le pour et le contre – s’il pouvait visiter ce lieu si particulier de l’Académie. La manœuvre avait pris du temps bien qu’elle avait été pensée depuis l’été. La professeur de botanique était… Comment le disait-on ? … Spéciale. C’était le moins que l’on puisse dire. La cerner était d’une complexité rare. Etait-elle misanthrope ? Etait-elle timide ? Etait-ce un problème d’estime hautement placée ? Toujours est-il que trouver le bon moment pour lui glisser sa demande fut particulièrement malaisé.
En réalité, il n’avait pas vraiment d’apriori sur la jeune personne. Il n’était pas lui-même des plus causant de nature. Lorsqu’il était petit, il parlait tellement peu que ses parents avaient cru qu’il était sourd. On l’avait forcé et il s’y était habitué si fort qu’il avait oublié sa nature. On pouvait rajouter à propos de Mademoiselle Noble-Val qu’Alexander n’affectionnait pas particulièrement brusquer les gens. Il n’était pas le genre de personne à venir perturber ce qu’il appelait « la bulle de confiance » de chacun. Lui-même en avait une grande. Et d’ailleurs, la plupart du temps, il restait à l’intérieur de cette zone de confort qu’il s’était créée. D’autant plus depuis qu’il était revenu sur les terres françaises puisqu’il vivait de nouveau dans les convenances d’une société qui avait été longtemps son seul cadre. La discipline avait été toute son enfance. Une rigueur qu’il avait apprise durement et à ses dépens et dans ses moments de solitude il espérait que son fils ou sa fille n’avait pas connu le même chemin de vie que lui. Malheureusement, il devait s’avouer que l’éducation des bonnes manières avait un rôle essentiel dans les interactions sociales, surtout ici, en France. Tout comptait : c’était tout d’abord le plaisir de faire attention, de se montrer courtois, poli, sage, instruit mais modeste, puis de rentrer pas à pas dans les volutes de la société et du confort qu’elle apportait. Ce monde hostile auquel il n’appartenait plus mais qui vivait en lui tels des vestiges d’autre fois, il le terrifiait autant qu’il le rassurait. Il remonta les manches de sa chemise comme par habitude pour en faire des manches trois-quart. Sa peau était légèrement halée. Souvenir d’un soleil qui avait de nombreuses fois caressé de ses rayons un teint pourtant très blanc d’origine.
Alex avait hâte de retrouver l’atmosphère silencieuse des serres. C’était un univers qu’il aimait par-dessus tout, tout en mouvement mais sans bruits. Comme ces silences pendant les danses où l’on entendait plus que le glissement des pieds sur le parquet. On avait encore tellement à apprendre sur les plantes, les arbres ou les fleurs. Les effets de certaines étaient tellement vagues que certains sorciers n’osaient même pas les utiliser dans les potions, par peur des effets secondaires. Alexander s’intéressait à la température des serres, au type d’engrais utilisé par le professeur, à l’origine de la graine, tout était important dans la botanique. Il n’avait pas autant de connaissances qu’un vrai botaniste, étant surtout concentré sur ses potions. Mais les indications de Mademoiselle Noble-Val lui seraient précieuses dans ses études. Tout se jouait dans les quantités pour en tirer le maximum d’effet magique avec le minimum d’effets néfastes. Pour les potions jusqu’à la quatrième année cela ne posaient pas de problèmes, mais lorsque l’on s’attachait à des expérimentations plus fines les différents facteurs avaient leur importance. Lorsqu’il fut à peu près satisfait de ce qu’il voyait dans le miroir, il quitta ses quartiers.
Il était en avance, c’était assez rare pour que ce soit remarqué. Il n’aimait pas être en avance, il avait l’impression d’avoir perdu du temps pour faire autre chose. Pourtant, il se dirigea directement vers l’extérieur, il n’avait pas l’intention d’être en retard non plus. Il n’y avait aucune raison de faire attendre la jeune femme qui semblait elle-même très à cheval sur ce genre de détails. Il était 9h30 lorsqu’il arriva dehors. L’air frais entra dans ses poumons et il se rendit enfin compte que sa première semaine de cours était terminée. La boule de stress qui s’était accumulée des semaines à l’avance se desserra dans un soupir. Les élèves avaient l’air bien, il ne les avait pas tous eu encore, mais c’était un plaisir de leur faire cours. Il s’était rapidement rendu compte que ces derniers seraient denses. L’apprentissage de la science nuisait au plaisir que certains pouvaient y prendre. Après tout, c’était souvent lors de la maîtrise d’un art que l’on commençait vraiment à prendre du plaisir à le pratiquer. Ceci, les élèves le découvriraient avec l’âge. Pour lui, le bilan était positif, bien au-delà de ses espérances : le plaisir d’enseigner avait été réel et c’est ce qu’il appréciait. Il passa devant la fontaine, celle auprès de laquelle il avait découvert de nombreux amours de jeunesse. Il s’assit sur son rebord, profitant de la fraicheur de la matinée et du son de l’écoulement de l’eau. Un groupe d’élève passa devant lui et le saluèrent, il répondit brièvement. Bon, pas le temps de faignasser non plus. Il arriva quelques minutes en avance au rendez-vous et attendit tranquillement à distance des serres voir si la demoiselle sortait. A 10h moins deux minutes, elle fit son apparition et Alexander se dirigea vers elle.
Elle était agréable, elle engagea la conversation poliment. Le professeur de potions eut pour la première fois depuis la rentrée, le temps de la contempler et de la regarder dans les yeux. Il avait déjà la certitude qu’elle était fort jolie, maintenant il en avait la preuve certaine. Certes, son habillement usé n’était pas du plus attractif, mais c’était une botaniste pas une mannequin et Alex trouvait justement que sa tenue était fort appropriée à son travail. Il se laissa à penser que le soin des créatures magiques et la botanique étaient des travaux forts difficiles car il fallait s’occuper du domaine en plus de l’enseignement. Antinéa était – comme la tradition l’exigeait - Chevalière des Chevreuses, ce qui rajoutait à la longueur de la tâche. Il fallait pour ce poste quelqu’un de passionné. Le professeur de potions se dit que Madame Maxime avait trouvé sa perle rare. Il fit tout de fois attention à ne pas fixer la demoiselle trop longtemps et que ses pensées ne débordent pas sur sa réponse. Celle-ci se fit sur un ton tout à fait cordial et rapide en la saluant brièvement par un discret et bref hochement de la tête.
- Mademoiselle Noble-Val, très bien je vous remercie et vous-même ? Ne vous inquiétez pas pour ma première matinée, je suis au contraire ravi de redécouvrir les serres...
La fin de sa phrase se termina alors qu’ils entraient tous deux dans la serre principale. Les serres de Beauxbâtons étaient connues pour être dans les plus belles d’Europe. Et il en eut la confirmation dès qu’il y posa un pied. Tout était propre bien à sa place, le travail de la botaniste était vraiment extraordinaire. Il en avait le souffle coupé. Il se souvenait des serres à l’époque où il était étudiant. Certes, elles étaient impressionnantes déjà. Mais aujourd’hui, avec tout le bagage qu’il avait, les endroits qu’il avait visités, tout ceci semblait magique. Il se tut. Il n’était pas maître du savoir ici. Il ne voulait même pas toucher le travail d’un autre sans y être invité. Il sortit de quoi prendre des notes. Tout ici lui serait utile. Il se sentait comme un enfant dans un magasin de jouets. Le sourire lui monta aux lèvres.
En réalité, il n’avait pas vraiment d’apriori sur la jeune personne. Il n’était pas lui-même des plus causant de nature. Lorsqu’il était petit, il parlait tellement peu que ses parents avaient cru qu’il était sourd. On l’avait forcé et il s’y était habitué si fort qu’il avait oublié sa nature. On pouvait rajouter à propos de Mademoiselle Noble-Val qu’Alexander n’affectionnait pas particulièrement brusquer les gens. Il n’était pas le genre de personne à venir perturber ce qu’il appelait « la bulle de confiance » de chacun. Lui-même en avait une grande. Et d’ailleurs, la plupart du temps, il restait à l’intérieur de cette zone de confort qu’il s’était créée. D’autant plus depuis qu’il était revenu sur les terres françaises puisqu’il vivait de nouveau dans les convenances d’une société qui avait été longtemps son seul cadre. La discipline avait été toute son enfance. Une rigueur qu’il avait apprise durement et à ses dépens et dans ses moments de solitude il espérait que son fils ou sa fille n’avait pas connu le même chemin de vie que lui. Malheureusement, il devait s’avouer que l’éducation des bonnes manières avait un rôle essentiel dans les interactions sociales, surtout ici, en France. Tout comptait : c’était tout d’abord le plaisir de faire attention, de se montrer courtois, poli, sage, instruit mais modeste, puis de rentrer pas à pas dans les volutes de la société et du confort qu’elle apportait. Ce monde hostile auquel il n’appartenait plus mais qui vivait en lui tels des vestiges d’autre fois, il le terrifiait autant qu’il le rassurait. Il remonta les manches de sa chemise comme par habitude pour en faire des manches trois-quart. Sa peau était légèrement halée. Souvenir d’un soleil qui avait de nombreuses fois caressé de ses rayons un teint pourtant très blanc d’origine.
Alex avait hâte de retrouver l’atmosphère silencieuse des serres. C’était un univers qu’il aimait par-dessus tout, tout en mouvement mais sans bruits. Comme ces silences pendant les danses où l’on entendait plus que le glissement des pieds sur le parquet. On avait encore tellement à apprendre sur les plantes, les arbres ou les fleurs. Les effets de certaines étaient tellement vagues que certains sorciers n’osaient même pas les utiliser dans les potions, par peur des effets secondaires. Alexander s’intéressait à la température des serres, au type d’engrais utilisé par le professeur, à l’origine de la graine, tout était important dans la botanique. Il n’avait pas autant de connaissances qu’un vrai botaniste, étant surtout concentré sur ses potions. Mais les indications de Mademoiselle Noble-Val lui seraient précieuses dans ses études. Tout se jouait dans les quantités pour en tirer le maximum d’effet magique avec le minimum d’effets néfastes. Pour les potions jusqu’à la quatrième année cela ne posaient pas de problèmes, mais lorsque l’on s’attachait à des expérimentations plus fines les différents facteurs avaient leur importance. Lorsqu’il fut à peu près satisfait de ce qu’il voyait dans le miroir, il quitta ses quartiers.
Il était en avance, c’était assez rare pour que ce soit remarqué. Il n’aimait pas être en avance, il avait l’impression d’avoir perdu du temps pour faire autre chose. Pourtant, il se dirigea directement vers l’extérieur, il n’avait pas l’intention d’être en retard non plus. Il n’y avait aucune raison de faire attendre la jeune femme qui semblait elle-même très à cheval sur ce genre de détails. Il était 9h30 lorsqu’il arriva dehors. L’air frais entra dans ses poumons et il se rendit enfin compte que sa première semaine de cours était terminée. La boule de stress qui s’était accumulée des semaines à l’avance se desserra dans un soupir. Les élèves avaient l’air bien, il ne les avait pas tous eu encore, mais c’était un plaisir de leur faire cours. Il s’était rapidement rendu compte que ces derniers seraient denses. L’apprentissage de la science nuisait au plaisir que certains pouvaient y prendre. Après tout, c’était souvent lors de la maîtrise d’un art que l’on commençait vraiment à prendre du plaisir à le pratiquer. Ceci, les élèves le découvriraient avec l’âge. Pour lui, le bilan était positif, bien au-delà de ses espérances : le plaisir d’enseigner avait été réel et c’est ce qu’il appréciait. Il passa devant la fontaine, celle auprès de laquelle il avait découvert de nombreux amours de jeunesse. Il s’assit sur son rebord, profitant de la fraicheur de la matinée et du son de l’écoulement de l’eau. Un groupe d’élève passa devant lui et le saluèrent, il répondit brièvement. Bon, pas le temps de faignasser non plus. Il arriva quelques minutes en avance au rendez-vous et attendit tranquillement à distance des serres voir si la demoiselle sortait. A 10h moins deux minutes, elle fit son apparition et Alexander se dirigea vers elle.
Elle était agréable, elle engagea la conversation poliment. Le professeur de potions eut pour la première fois depuis la rentrée, le temps de la contempler et de la regarder dans les yeux. Il avait déjà la certitude qu’elle était fort jolie, maintenant il en avait la preuve certaine. Certes, son habillement usé n’était pas du plus attractif, mais c’était une botaniste pas une mannequin et Alex trouvait justement que sa tenue était fort appropriée à son travail. Il se laissa à penser que le soin des créatures magiques et la botanique étaient des travaux forts difficiles car il fallait s’occuper du domaine en plus de l’enseignement. Antinéa était – comme la tradition l’exigeait - Chevalière des Chevreuses, ce qui rajoutait à la longueur de la tâche. Il fallait pour ce poste quelqu’un de passionné. Le professeur de potions se dit que Madame Maxime avait trouvé sa perle rare. Il fit tout de fois attention à ne pas fixer la demoiselle trop longtemps et que ses pensées ne débordent pas sur sa réponse. Celle-ci se fit sur un ton tout à fait cordial et rapide en la saluant brièvement par un discret et bref hochement de la tête.
- Mademoiselle Noble-Val, très bien je vous remercie et vous-même ? Ne vous inquiétez pas pour ma première matinée, je suis au contraire ravi de redécouvrir les serres...
La fin de sa phrase se termina alors qu’ils entraient tous deux dans la serre principale. Les serres de Beauxbâtons étaient connues pour être dans les plus belles d’Europe. Et il en eut la confirmation dès qu’il y posa un pied. Tout était propre bien à sa place, le travail de la botaniste était vraiment extraordinaire. Il en avait le souffle coupé. Il se souvenait des serres à l’époque où il était étudiant. Certes, elles étaient impressionnantes déjà. Mais aujourd’hui, avec tout le bagage qu’il avait, les endroits qu’il avait visités, tout ceci semblait magique. Il se tut. Il n’était pas maître du savoir ici. Il ne voulait même pas toucher le travail d’un autre sans y être invité. Il sortit de quoi prendre des notes. Tout ici lui serait utile. Il se sentait comme un enfant dans un magasin de jouets. Le sourire lui monta aux lèvres.
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Antinéa R. Noble-Val
Antinéa R. Noble-Val Jeu 24 Déc - 16:17
L'idée qu'ils étaient étrangement assortis pour cette rencontre traversa l'esprit d'Antinéa alors qu'elle dévisageait sans la moindre pudeur son vis à vis. Elle ne savait pas grand chose de lui, seulement ce qu'elle avait pu en apprendre dans les livres qu'elle avait étudié pendant ses études de Médicomagie et encore elle ne s'était pas tellement attardée sur le personnage et plus sur la qualité scientifique de ses découvertes et de ses écrits. Il y avait quelque chose de serein en lui et aussi étrange que cela puisse paraître, elle fut persuadée qu'il respecterai ses serres presque autant qu'elle le faisait elle-même. Elle se détendis de manière perceptible et avec un sourire moins de convenance que de réelle politesse elle l'invita à sa suite.
« – Je vais toujours bien, quand je suis ici. »
C'était une étonnante sincérité mais c'était peut-être aussi la plus poignantes des vérités à son sujet. Jamais elle ne s'était sentie aussi bien que depuis qu'elle avait décidé de passer sa vie dans les plantes. C'était une tendance qu'elle avait découverte à l'école déjà, dans ses même serres et il n'existait pas un seul mot qui puisse décrire le sentiment de sécurité et de satisfaction qui l'emplissait quand elle travaillait dans les serres qui avaient révélées à l'enfant qu'elle était ce qui deviendrait plus tard le but de toute une vie. C'était peut-être parce que les plantes demandaient tellement d'attention, d'études qu'elle avait si peu de temps à consacrer aux humains, parce qu'il n'y avait pas autant de choses à découvrir sur les Hommes que sur les plantes. Elle ne savait pas si les gens autour d'elle avaient seulement conscience du trésor que le domaine de la botanique renfermait, combien de portes s'ouvriraient lorsqu'on aurait percé le secret et le mystère des végétaux dont elle s'occupait, de ceux qu'on avait pas encore découvert. C'était un peu cela son monde à Antinéa et souvent elle se disait que dans une prochaine vie alors qu'elle voulait devenir elle même l'un de ses pensionnaires. Une vie simple et tranquille, sans état d'âme bien au delà de toutes loi humaines et géologiques.
Alexander Lescaudey était ravi de redécouvrir ces serres et c'était compréhensible, c'était dans ces dernières qu'il avait fait ses études après tout, mais elles avaient bien changées depuis qu'elle les avait reprises en main. Elle avait dus aménager un espace pour ses recherches et boutures personnelles et puis elle avait repensé le positionnement des plantes afin de faciliter leur entretient et d'optimiser la sécurité des étudiants. Elle supposait que chaque professeur avait finalement ré-agencé l'espace en fonction de ses besoin et de ses convictions , Antinéa n'avait pas dérogé à la règle, elle avait créé son propre paradis entre ces murs de verres, un cocon intime en quelque sortes. Plus que cela, il y avait un reflet d'elle-même dans cette organisation.
« – Je suppose que je n'ai pas besoin de vous rappeler les règles de sécurité ? En revanche , même s'ils sont attachant, évitez de toucher les jeunes crissec, ils sont malade et particulièrement fragile et je n'arriverai pas à m'en sortir si tout le monde y pose ses doigts. »
Elle avait dit comme elle essayait de ramasser certains fuyard pour les remettre en quarantaine et verrouiller la dite zone. Les premières années étaient particulièrement sensible à ces plantes là, sans doutes parce que le fait qu'elles soient capable de ressentir et de manifester des émotions, les rendaient attachantes. Vivantes. Les enfants prenaient conscience tout à coup qu'il y avait des responsabilités à prendre et qu'on ne pouvait pas abîmer un arbre sans conséquence. Tous les arbres n'étaient pas comme les Crissec et n'étaient pas capable de bouger, de crier, mais il n'existait pas de réelle preuve qu'ils ne ressentaient rien. Manipuler ce petites créatures végétales était souvent un choc pour les étudiants et le début d'une grande découverte. Pour la Botaniste plus encore puisqu'elle les avait à sa charge de leur éclosion à leur cueillette et qu'elle était la responsable de leur naissance et de leur santé.
Elle désigna une partie de la serre principale , qui était mécaniquement verrouillée et s'arrêta devant la petite porte pour se lancer dans ses premières explications. Elle était celle qui avait demandé la création de cet espace dédier dans les serres, l'emplacement était idéal la lune l'éclairait pleinement la nuit et le reste de la journée l'endroit était ombragé mais sec , favorable donc à la pousse des plantes qu'elle y entretenait.
« – Dans cette serre aconit et achillée son traitées sans magie, bien qu'il n'y ai pas de contre-indication officielles sur le sujet par soucis de rentabilité, elles perdent de leur efficacité si elles sont magiquement manipulées. C'est une tendance que j'ai étudié à l'observatoire National de la Botanique. J'engagerai d'ailleurs d'ici quelques jours , à prochaine pleine lune la première récolte d'aconit-tue-loup, vous les recevrez sous-peu. »
Aconit et achillée avaient été le sujet de sa première thèse à l'observatoire National, à Bourg-en-Bresse. C'était d'ailleurs de là-bas qu'elle avait été débauchée pour venir s'occuper des serres de l'école. Elle avait beaucoup travaillé, étudié les différentes manières de traiter des plantes aussi délicates et particulières, et elle avait été finalement convaincue par l'efficacité de les ramasser à la main et de les traiter sans magie, elles conservaient de meilleurs effets, aussi elle interdisait toute utilisation de magie dans cette partie de la serre. Utilisant la clefs qu'elle gardait dans sa poche elle déverrouilla le loquet et invita son visiteur à entrer pour faire un tour dans les allées qui composaient cet espace réduit. Après un moment elle l'invita à poursuivre leurs pérégrination dans le reste de la serre et de passer à la suivante.
Antinéa l'entraîna d'allée en allée pour lui faire découvrir les plantes les plus communes aux plus agressives avant de l'arrêter devant la section qui contenait les tentacula vénéneuses. Elles étaient à quelques minutes de marche des Snargalouf et des arbustes auto-fertilisants. Un secteur à risque qu'elle n'ouvrait jamais à trop d’élèves à la fois. Aussi étrange que cela puisse paraître c'était aussi l'un de ses secteurs favoris.
« – Naturellement nos Tentacula sont moins vivaces ici et même si elles sont très impressionnantes de taille et de couleur, elles sont moins vives qu'à l'état naturel. Elles ne peuvent pas s’épanouir librement ici. Habituellement elles sont plus petite mais autrement plus teigneuses. Dans la serre au climat tropicale, l'école possède une espèce de Tentacula particulièrement impressionnante de taille, honnêtement s'en occuper n'est pas une partie de plaisir. Les plantes de cette région du monde veulent réellement votre mort je crois .. »
Mi -amusée, mi-fascinée en vérité tant par sa capacité à s'exprimer que par la puissance de la nature. Il y avait quelque chose de fascinant et de terrifiant en même temps dans cette violence, quelque chose qu'elle ne savait pas exprimer. Mais Alexander devait le comprendre, le savoir mieux que quiconque après tant de voyages, de recherches, de rencontre. Ce n'était certainement pas elle qui allait le lui apprendre. Elle avait l'impression, chaque jour qu'elle découvrait elle même un peu plus ses propres plantes, son propre métier, son propre univers en quelques sortes. Elle regrettait beaucoup de n'avoir pas eût l'occasion de voyager elle aussi, de n'avoir pas eût le temps ou la présence d'esprit de quitter la tranquillité rassurante de la France pour étudier les autres plantes dans leur état naturel, de ne pas avoir rencontrer les botaniste sur place pour apprendre d'eux. A la place, dans son petit monde étriqué, Antinéa avait développé ses propres méthodes et elle était profondément douée dans son travail mais il lui manquait peut-être cette ouverture culturelle qui réchauffait le teint du Maître des Potions.
L'espace de quelques seconde elle le jalousa à en crever.
Et puis elle passa outre.
« – Cette zone clause est toujours plongée dans le noir et l'humidité, Notre filet-du-diable le plus ancien vient d'y fêter son centenaire. Peut-être l'avez vous même étudier lors de votre scolarité. Dans aucune serre du monde vous n'en trouverez un en aussi bonne santé et de taille aussi considérable! »
Elle hésita un moment devant la porte d'entrer de l'espace, comme inquiète de ce que le végétal pouvait représenter comme danger. D'une certaine façon, elle avait la sensation qu'il s'était acclimaté à sa présence, à sa magie et qu'il reconnaissait inconsciemment son soigneur et elle n'était pas certaine de la façon dont il réagirai en présence d'un intrus. Elle déverrouilla la porte.
« – Sortez votre baguette, il ne devrait pas y avoir de problème, mais par mesure de sécurité , préparons-nous à faire de la lumière. ...Je me rend compte que je n'aurai jamais le temps de vous faire voir la totalité de la collection ...vous cherchez des renseignements en particulier ? Parce que sinon je craint que nous ayons à nous revoir. »
Le ton doux, n'était pas hostile, plutôt polit en vérité, mais il était manifeste qu'elle avait pour ambition de limiter leurs contacts au strict nécessaire. Alexander Lescaudey était un homme charmant , passionnant même et il avait une grande culture, autant de raisons qui faisaient fuir Antinéa. Elle se méfiait, elle était sur le point de s'intéresser à lui et il était hors de question qu'elle tente de faire sa connaissance. Cela bouleverserai bien trop son petit monde exclusif et bien rangé.
« – Je vais toujours bien, quand je suis ici. »
C'était une étonnante sincérité mais c'était peut-être aussi la plus poignantes des vérités à son sujet. Jamais elle ne s'était sentie aussi bien que depuis qu'elle avait décidé de passer sa vie dans les plantes. C'était une tendance qu'elle avait découverte à l'école déjà, dans ses même serres et il n'existait pas un seul mot qui puisse décrire le sentiment de sécurité et de satisfaction qui l'emplissait quand elle travaillait dans les serres qui avaient révélées à l'enfant qu'elle était ce qui deviendrait plus tard le but de toute une vie. C'était peut-être parce que les plantes demandaient tellement d'attention, d'études qu'elle avait si peu de temps à consacrer aux humains, parce qu'il n'y avait pas autant de choses à découvrir sur les Hommes que sur les plantes. Elle ne savait pas si les gens autour d'elle avaient seulement conscience du trésor que le domaine de la botanique renfermait, combien de portes s'ouvriraient lorsqu'on aurait percé le secret et le mystère des végétaux dont elle s'occupait, de ceux qu'on avait pas encore découvert. C'était un peu cela son monde à Antinéa et souvent elle se disait que dans une prochaine vie alors qu'elle voulait devenir elle même l'un de ses pensionnaires. Une vie simple et tranquille, sans état d'âme bien au delà de toutes loi humaines et géologiques.
Alexander Lescaudey était ravi de redécouvrir ces serres et c'était compréhensible, c'était dans ces dernières qu'il avait fait ses études après tout, mais elles avaient bien changées depuis qu'elle les avait reprises en main. Elle avait dus aménager un espace pour ses recherches et boutures personnelles et puis elle avait repensé le positionnement des plantes afin de faciliter leur entretient et d'optimiser la sécurité des étudiants. Elle supposait que chaque professeur avait finalement ré-agencé l'espace en fonction de ses besoin et de ses convictions , Antinéa n'avait pas dérogé à la règle, elle avait créé son propre paradis entre ces murs de verres, un cocon intime en quelque sortes. Plus que cela, il y avait un reflet d'elle-même dans cette organisation.
« – Je suppose que je n'ai pas besoin de vous rappeler les règles de sécurité ? En revanche , même s'ils sont attachant, évitez de toucher les jeunes crissec, ils sont malade et particulièrement fragile et je n'arriverai pas à m'en sortir si tout le monde y pose ses doigts. »
Elle avait dit comme elle essayait de ramasser certains fuyard pour les remettre en quarantaine et verrouiller la dite zone. Les premières années étaient particulièrement sensible à ces plantes là, sans doutes parce que le fait qu'elles soient capable de ressentir et de manifester des émotions, les rendaient attachantes. Vivantes. Les enfants prenaient conscience tout à coup qu'il y avait des responsabilités à prendre et qu'on ne pouvait pas abîmer un arbre sans conséquence. Tous les arbres n'étaient pas comme les Crissec et n'étaient pas capable de bouger, de crier, mais il n'existait pas de réelle preuve qu'ils ne ressentaient rien. Manipuler ce petites créatures végétales était souvent un choc pour les étudiants et le début d'une grande découverte. Pour la Botaniste plus encore puisqu'elle les avait à sa charge de leur éclosion à leur cueillette et qu'elle était la responsable de leur naissance et de leur santé.
Elle désigna une partie de la serre principale , qui était mécaniquement verrouillée et s'arrêta devant la petite porte pour se lancer dans ses premières explications. Elle était celle qui avait demandé la création de cet espace dédier dans les serres, l'emplacement était idéal la lune l'éclairait pleinement la nuit et le reste de la journée l'endroit était ombragé mais sec , favorable donc à la pousse des plantes qu'elle y entretenait.
« – Dans cette serre aconit et achillée son traitées sans magie, bien qu'il n'y ai pas de contre-indication officielles sur le sujet par soucis de rentabilité, elles perdent de leur efficacité si elles sont magiquement manipulées. C'est une tendance que j'ai étudié à l'observatoire National de la Botanique. J'engagerai d'ailleurs d'ici quelques jours , à prochaine pleine lune la première récolte d'aconit-tue-loup, vous les recevrez sous-peu. »
Aconit et achillée avaient été le sujet de sa première thèse à l'observatoire National, à Bourg-en-Bresse. C'était d'ailleurs de là-bas qu'elle avait été débauchée pour venir s'occuper des serres de l'école. Elle avait beaucoup travaillé, étudié les différentes manières de traiter des plantes aussi délicates et particulières, et elle avait été finalement convaincue par l'efficacité de les ramasser à la main et de les traiter sans magie, elles conservaient de meilleurs effets, aussi elle interdisait toute utilisation de magie dans cette partie de la serre. Utilisant la clefs qu'elle gardait dans sa poche elle déverrouilla le loquet et invita son visiteur à entrer pour faire un tour dans les allées qui composaient cet espace réduit. Après un moment elle l'invita à poursuivre leurs pérégrination dans le reste de la serre et de passer à la suivante.
Antinéa l'entraîna d'allée en allée pour lui faire découvrir les plantes les plus communes aux plus agressives avant de l'arrêter devant la section qui contenait les tentacula vénéneuses. Elles étaient à quelques minutes de marche des Snargalouf et des arbustes auto-fertilisants. Un secteur à risque qu'elle n'ouvrait jamais à trop d’élèves à la fois. Aussi étrange que cela puisse paraître c'était aussi l'un de ses secteurs favoris.
« – Naturellement nos Tentacula sont moins vivaces ici et même si elles sont très impressionnantes de taille et de couleur, elles sont moins vives qu'à l'état naturel. Elles ne peuvent pas s’épanouir librement ici. Habituellement elles sont plus petite mais autrement plus teigneuses. Dans la serre au climat tropicale, l'école possède une espèce de Tentacula particulièrement impressionnante de taille, honnêtement s'en occuper n'est pas une partie de plaisir. Les plantes de cette région du monde veulent réellement votre mort je crois .. »
Mi -amusée, mi-fascinée en vérité tant par sa capacité à s'exprimer que par la puissance de la nature. Il y avait quelque chose de fascinant et de terrifiant en même temps dans cette violence, quelque chose qu'elle ne savait pas exprimer. Mais Alexander devait le comprendre, le savoir mieux que quiconque après tant de voyages, de recherches, de rencontre. Ce n'était certainement pas elle qui allait le lui apprendre. Elle avait l'impression, chaque jour qu'elle découvrait elle même un peu plus ses propres plantes, son propre métier, son propre univers en quelques sortes. Elle regrettait beaucoup de n'avoir pas eût l'occasion de voyager elle aussi, de n'avoir pas eût le temps ou la présence d'esprit de quitter la tranquillité rassurante de la France pour étudier les autres plantes dans leur état naturel, de ne pas avoir rencontrer les botaniste sur place pour apprendre d'eux. A la place, dans son petit monde étriqué, Antinéa avait développé ses propres méthodes et elle était profondément douée dans son travail mais il lui manquait peut-être cette ouverture culturelle qui réchauffait le teint du Maître des Potions.
L'espace de quelques seconde elle le jalousa à en crever.
Et puis elle passa outre.
« – Cette zone clause est toujours plongée dans le noir et l'humidité, Notre filet-du-diable le plus ancien vient d'y fêter son centenaire. Peut-être l'avez vous même étudier lors de votre scolarité. Dans aucune serre du monde vous n'en trouverez un en aussi bonne santé et de taille aussi considérable! »
Elle hésita un moment devant la porte d'entrer de l'espace, comme inquiète de ce que le végétal pouvait représenter comme danger. D'une certaine façon, elle avait la sensation qu'il s'était acclimaté à sa présence, à sa magie et qu'il reconnaissait inconsciemment son soigneur et elle n'était pas certaine de la façon dont il réagirai en présence d'un intrus. Elle déverrouilla la porte.
« – Sortez votre baguette, il ne devrait pas y avoir de problème, mais par mesure de sécurité , préparons-nous à faire de la lumière. ...Je me rend compte que je n'aurai jamais le temps de vous faire voir la totalité de la collection ...vous cherchez des renseignements en particulier ? Parce que sinon je craint que nous ayons à nous revoir. »
Le ton doux, n'était pas hostile, plutôt polit en vérité, mais il était manifeste qu'elle avait pour ambition de limiter leurs contacts au strict nécessaire. Alexander Lescaudey était un homme charmant , passionnant même et il avait une grande culture, autant de raisons qui faisaient fuir Antinéa. Elle se méfiait, elle était sur le point de s'intéresser à lui et il était hors de question qu'elle tente de faire sa connaissance. Cela bouleverserai bien trop son petit monde exclusif et bien rangé.
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Date d'inscription : 10/12/2015
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Alexander Lescaudey
Alexander Lescaudey Mar 29 Déc - 1:44
La notoriété qu’il possédait en France lui était totalement étrangère. Alexander avait écrit six livres au cours de ses pérégrinations et en avait co-signé de quelques autres. Certes, c’était le fruit d’une expérience longue et intense de treize ans sans vacances, sans souffle, mais il ne pensait pas non plus être du niveau de pointures du domaine. Et n’imaginait pas vraiment être connu dans son pays d’origine. Il avait exploré des horizons assez nouveaux en la matière et mélangé les cultures qu’il avait rencontré et ses propres racines pour créer quelque chose de novateur. Depuis quelques années, on avait commencé à lui envoyer des hiboux pour qu’il participe à telle ou telle conférence mais n’avait jamais répondu à ses lecteurs français. La raison de ce désamour était floue. D’ailleurs lui-même ne pouvait pas expliquer pourquoi il avait eu besoin de quitter aussi longtemps son pays. Une partie de sa vie était morte ici et faire face à ses démons demandait un courage qu’il n’avait tout simplement pas. Tout le monde n’était pas fait pour être un héros courageux, Alex était le digne représentant de ce monde-là. Du moins c’est ainsi qu’il se voyait. La vie n’est clémente pour personne et il n’avait pas le sentiment d’être l’un de ces être forts qui sortent des épreuves la tête haute.
Bien sûr, il ne pensait pas à ça en cet instant. Il n’était pas le Alexander qui manquait de confiance en lui et de cadre. Cette personne-là, il ne l’était que lorsqu’il se mettait à penser et à ruminer sur son propre passé. Actuellement, dans cet environnement merveilleux, il était celui qu’il était lorsque ses principes fondaient, lorsque sa vraie nature enflammée reprenait le dessus. Cette nature qui faisait de lui, un homme fort, déterminé et capable de tout supporter : le froid, la solitude, le travail acharné et le temps. Un temps qui passait inexorablement trop vite lorsque comme lui, on travaillait dans un domaine qui nous plaisait. Là était l’une des grandes raisons de son déni de la France pendant tant d’années. Il avait la passion et il ne voulait pas que cela s’arrête, pour rien au monde. Cette raison pourtant ne faisait pas surface dans l’esprit d’Alexander et pourtant elle était là, dans ses tripes et visible aux yeux de tous. Ne pas être parfait était l’une des grandes déceptions du professeur, une déception dont il n’était pas certain de se relever un jour.
- Non, pas de souci. Qu’est-ce qu’ils ont ?
Demanda-t-il en réponse au professeur qui lui indiquait la maladie des crissecs. Ces screechsnap étaient des végétaux capables de ressentir des émotions. Alex en avait vu certains qui ne fleurissaient que lorsque leur maître les caressait, c’était étrange et beau à la fois. Certaines personnes pouvaient trouver l’idée de l’attachement à un végétal un peu surfait, le professeur lui en comprenait les principes et la douceur. Alex avait du respect pour les ingrédients qu’il manipulait. Ils étaient tirés d’animaux, de plantes pour la grande majorité et chacun avaient une essence et une qualité particulière. Il fallait respecter ce que la nature nous donnait. C’était l’un des grands principes qu’il avait appris au cours de ses voyages. Ils se dirigèrent vers une partie de la serre principale qui était verrouillée. Il ne connaissait pas cette partie. Avait-elle été demandé par la professeur actuelle ? Depuis combien de temps était-elle ici ? Des questions étaient présentes à son esprit, mais il n’était pas le moment de les poser. Le moment était à l’écoute et à la concentration. Il écrivit rapidement dans son carnet en colonne « Aconit » et « Achillée ». L’encre noire formait des mots très déliés mais compacts, légèrement italique. Certes, beaucoup de sorciers aujourd’hui écrivaient sans plume. Juste avec leur pensée et un sortilège appliqué au papier ainsi les mots s’inscrivaient sur le carnet sans écrire. Pourtant, Alex aimait le contact de la plume et ne pas utiliser constamment la magie avait quelque chose de rassurant, surtout dans des espaces végétaux où la magie troublait imperceptiblement l’équilibre. Il n’avait pas besoin de marquer tout ce qu’elle disait, ces simples mots lui permettraient de s’en rappeler. Utiliser la magie avait quelque chose de rassurant, mais on ne lisait plus, on n’écrivait plus et on perdait l’essentiel, l’esprit. C’était un concept très important pour Alex.
- Oui, certaines de mes connaissances ont fait des études sur le sujet des effets de la magie sur les plantes. De mêmes que sur les potions d’ailleurs, mais ces dernières semblent beaucoup moins agressives que les sorts…
Sa voix était presque murmurée, comme s’il parlait dans une église. Il se pencha dans le même temps sur les espèces à côté de lui tout en gardant ses distances. Chaque feuilles étaient épaisses, saines, elles étaient en bonne santé c’était certain. Il hocha la tête, lorsqu’elle mentionna la récolte de l’aconit.
- Ce serait parfait merci.
Concision était le maître mot d’Alex en ce moment précis. Elle ouvrit la porte. Alex s’arrêta sur le Tue-Loup, l’Achillée et certaines autres plantes toxiques qui peuplaient l’espace de petite taille… Si on le comparait à la taille de la serre elle-même. L’Hellébore était en fleur et magnifique. Il était impressionné, cela se lisait sur son visage, il y avait de la joie, lui qui arborait la plupart du temps une expression de neutralité absolue. Parfois un sourire, pas forcé, mais pas joyeux non plus, Alex était le genre de personne que l’on voit et que l’on oublie. Agréable, à l’écoute, mais qui n’intéresse pas la plupart des gens. Fade lui avait-on souvent reproché. Pour quiconque le connaissait depuis longtemps, tout ceci était pure fantaisie car Alex avait ses instants de folie comme tout à chacun ; mais il les gardait pour ceux avec qui il pouvait être et non simplement paraître. Cela lui allait. Etre invisible et travailler dur sur ses passions. Il n’en demandait pas plus à la vie. Il avait peur d’être déçu. Ils passèrent à la serre suivante.
- Votre travail est magnifique.
Glissa-t-il dans un instant de franchise. Il ne savait pas si elle avait entendu ce compliment mais peu lui importait. Plus il observait, notait les noms des différentes espèces qu’elle lui donnait plus il était impressionné par le travail de la botaniste. Faire tout ceci seule demandait un investissement considérable, ce n’était pas étonnant qu’elle soit discrète et de composition difficile si elle donnait autant d’ardeur à la tâche. Cette demoiselle blonde était hors du commun à sa manière et inconsciemment il se mit à ressentir une certaine empathie pour la jeune femme. Ils s’arrêtèrent devant les tentaculas vénéneuses. Il eut un demi-sourire en les voyant. Il avait plus d’une fois vu de mauvaises expériences tourner à cause de la brutalité de cette plante. Il posa la main sur la baguette à sa ceinture dans un réflexe naturel. C’était la première fois qu’il en voyait aussi vivace en serre. Lorsqu’elle glissa une remarque sur le fait que les régions des Tantaculas et autres Snarglouf « voulaient votre mort ». Il rit légèrement.
- Ah, je vous le confirme. J’ai bien faillit y rester une fois.
Pourquoi disait-il cela ? Il n’en avait lui-même aucune idée. Il n’était pas du genre pourtant à parler de ses histoires ou de ses anecdotes et au moment où il le prononça cela lui fit tout drôle. Il repensait à cette fois où une tantacula qui ne devait pas être dans cet endroit de la forêt l’avait surpris et arraché sa baguette de ses mains dans une morsure maladroite. Fort heureusement, le choc l’avait fait tomber et grâce à cela il s’était éloigné assez de la plante déchaînée pour qu’elle ne replante pas ses crocs sur lui. La blessure, pourtant superficielle, lui avait fait l’effet d’un coup de massue dans tout le bras… Il avait eu de la fièvre, des délires et avait mis un mois pour s’en remettre et presque un de plus pour pouvoir réutiliser sa main droite. Évènement très déplaisant de sa vie dont il ne voulait pas vraiment parler. Alors pourquoi l’avait-il mentionné ? La question resterait sans réponse. D’autant plus qu’un autre souvenir lui fit changer de sujet rapidement.
- J’ai stocké à l’officine un onguent particulier que j’ai ramené. Il apaise en grande partie l’agressivité de la plante, je vous en donnerais si vous le souhaitez. Je pense que c’est très peu utilisé en France car premièrement il faut avoir accès au tronc pour diffuser son effet et deuxièmement ce sont des ingrédients que l’on ne trouve que dans la région où pousse la tentacula.
Il omettait le fait qu’il n’avait pas encore été reconnu par la communauté des sorciers et était utilisé par une petite tribu d’Amérique du Sud où il avait passé 4 mois pour apprendre la recette. C’était un onguent très difficile à obtenir. Outre les ingrédients, il fallait passer de nombreuses étapes de macération, de digestion, dont l’une se faisait à l’aide d’insectes volants que l’on ne trouvait que là-bas. Mais l’effet était plus qu’efficace et nourrissait la plante pendant plus d’un mois. Lorsque l’on devait cohabiter avec ce genre d’espèce c’était essentiel. Ici, on mutilait la plante, là-bas, elle était sacrée car elle était utilisée pour de nombreux remèdes et potions. De plus, ses racines étaient excessivement nourrissantes et dynamisantes et produisaient des hallucinations divinatoires lors de cérémonies majeures dans la tribu. Encore une fois, les plantes en Europe étaient sous-estimées. Notamment celles qui étaient très toxiques ou dangereuses car personne ne voulait s’en approcher et pourtant dans de nombreux cas, elles donnaient corps à une lotion. Et surtout, on pouvait en faire également d’excellents poisons et cela plaisait à l’esprit un peu fantasque Alex.
- Oui, en effet, je pense nous avons travaillé sur ce même spécimen.
En même temps s’il n’avait pas travaillé dessus c’est qu’il aurait été centenaire, chose qui n’était pas vraiment possible à moins d’une étrange hybridations. Cette fois par contre, il prit sa baguette bien en main sur les ordres de la professeur après avoir rangé ses écrits. Sa baguette en saule réagissait toujours lorsqu’il la prenait, même avec les années. Rien de visible, mais il le sentait, comme une étrange vibration, le lien qui unissait la baguette et le sorcier était personnel et différent à chaque fois, mais la connexion était là. La demoiselle lui fit la remarque qu’ils ne pourraient pas tout visiter en une seule fois. Alex s’en doutait, mais il était tout de même un peu désappointé de s’en rendre compte.
- Je ne voudrais en aucune façon déranger votre emploi du temps. J’aurais souhaité voir les engrais et les eaux que vous utilisez pour les différentes plantes. J’aurais également souhaité simplement connaître l’organisation des serres. La proximité de certaines plantes peut interagir sur leurs effets et j’aurais souhaité consigner ceci par écrit pour être sûr de comprendre s’il advenait le moindre souci dans les potions. De plus, si j’ai besoin de quelque chose de spécifique, je saurais ne pas vous déranger pour rien.
Les plantes magiques étaient capricieuses et chaque élément jouait les résultats des préparations. D’autant plus que les potions elles-mêmes avaient parfois leurs caprices, prendre en compte l’ensemble des origines des plantes lui permettait de pousser au maximum ses études sur ces dernières. « Car oui, je "crains" malheureusement que nous soyons forcés de nous revoir » pensa-t-il en reprenant l’expression que la jeune femme avait utilisée. Cette pensée ne fut suivie d’aucun mauvais sentiment. Le constat était là, ses potions nourriraient le panel déjà existant à Beauxbâtons et pour ce faire il avait besoin de toute cette flore. A la suite de cette constatation, il plongea dans la douce obscurité du Filet du Diable. Toujours sur ses gardes.
- Hors Jeu:
- HJ : Désolée pour le temps de réponse ! Quant à la table des professeurs, je pense y répondre demain soir si j'ai le temps, sinon l'année prochaine... Donc si ce n'est pas posté après demain soir vous pouvez sauter mon tour.
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